Permaculture et hydrorégénération avec Alain Malard
Mais qui est-il ?
Alain Malard est consultant et formateur en viticulture-œnologie depuis près de 30 ans. Il est membre de l’association Vignerons Demain, pour qui il a notamment animé une table-ronde sur le thème « Planter une vigne pour 100 ans ». Spécialisé en Agriculture Biologique, Biodynamie, agroécologie et permaculture depuis 1993, il a remis en question les pratiques actuelles de plantation en abordant des sujets clés comme la sélection des porte-greffes, le choix du matériel végétal et les méthodes de greffe.
Intervenant dans toutes les régions viticoles françaises et à l’international, Alain Malard est reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de la viticulture agroécologique. Il expérimente et applique ces pratiques sur son propre domaine, le Mas de Lupéria, situé à Neffiès, dans l’Hérault. Il a également travaillé avec d’autres domaines viticoles comme le Domaine Des Quarres, La Cuverie et l’Orbière. Son approche repose sur des solutions durables permettant aux vignerons de mieux affronter les défis climatiques à venir.
Lors de sa présentation, il a détaillé l’approche en quatre étapes de la permaculture viticole, qui permet d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles d’une parcelle afin de favoriser le développement harmonieux de la vigne dans le respect des écosystèmes. Il a illustré ses propos par de nombreux exemples concrets, offrant ainsi aux futurs vignerons présents des pistes de réflexion essentielles pour concevoir des plantations durables et résilientes.
L’hydrologie régénérative : une approche clé pour la vigne
Parmi les solutions évoquées, Alain Malard a mis en avant l’hydrologie régénérative, une méthode qui vise à repenser la gestion des flux d’eau pour s’adapter aux nouveaux enjeux climatiques. Avec des précipitations de plus en plus irrégulières – entre périodes de sécheresse et épisodes de pluies intenses – les pratiques traditionnelles de drainage et d’évacuation de l’eau montrent leurs limites.
L’hydrorégénération s’appuie sur la récupération et la redistribution naturelle de l’eau en fonction des courbes de niveau du terrain, favorisant ainsi une meilleure infiltration et une gestion plus durable de la ressource hydrique. Cette méthode permet d’éviter l’érosion, de prévenir les inondations et de renforcer la résilience des sols face aux aléas climatiques.
L’un des leviers majeurs de cette approche est la végétalisation du sol, qui joue un rôle essentiel dans le cycle de l’eau. En maintenant un couvert végétal composé d’arbres, de plantes pérennes et de cultures diversifiées, il est possible d’améliorer l’évapotranspiration, de ralentir l’écoulement de l’eau et d’accroître la rétention hydrique du sol. « Un sol vivant est le meilleur allié pour stocker la ressource hydrique », rappelle Alain Malard, soulignant l’importance d’augmenter le taux de matière organique pour une meilleure rétention de l’eau.
Si certaines pratiques comme l’irrigation sont devenues courantes, elles ne constituent pas une solution à long terme. Alain Malard plaide plutôt pour une gestion intelligente du cycle de l’eau, où l’on privilégie l’intégration des éléments naturels du paysage (bosquets, noues, bassins, courbes de niveau) afin de mieux répartir l’eau sur l’ensemble de la parcelle.
Auteur de l’ouvrage « Vignes, vins et permaculture » publié en 2021 aux éditions France Agricole, Alain Malard partage une vision engagée de la viticulture, résumée par sa devise : « Prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. » Depuis 2016, il transmet son savoir en tant que formateur en permaculture appliquée à travers toute la France, contribuant ainsi à l’émergence d’une viticulture plus respectueuse de l’environnement.
