Une nouvelle initiative de recyclage de bouchons de liège a été lancée il y a plus de 10 ans par la Fédération française des syndicats du liège. Découvrons après 10 ans les retombées de cette démarche. 

Une nouvelle marque pour sensibiliser au recyclage des bouchons

Engagée depuis maintenant plus de 10 ans, la campagne visant à l’augmentation du recyclage des bouchons de liège en France continue de plus belle sur sa lancée avec une nouvelle arme. Avec plus de 2,35 milliards de bouteilles bouchées au liège en France par année, ce sont autant de bouchons à récupérer et à recycler. Survol de la progression d’une mission et de l’apparition d’une marque collective « Liège recyclable ». Entretien réalisé avec Jean-Marie Aracil, chargé de mission auprès de la Fédération française des syndicats du liège.

Quel est l'historique de la démarche et son objectif ?

Débutée en 2010 « on s’est rendu compte que des choses manquaient dans notre industrie dont le recyclage du liège. Le premier moyen que nous ayons trouvé est de travailler avec diverses associations pour l’aspect le plus complexe qui est la collecte. Elles vont aussi se charger du tri. Le recyclage a débuté le jour où l’on a commencé à utiliser les chutes du tubage de liège. En effet, le liège récolté est percé dans l’épaisseur de l’écorce de l’arbre pour créer des bouchons. Toute une partie n’étant pas utilisée, on s’en sert désormais pour de l’isolation (liège expansé, granulé à haute température) mais aussi pour faire d’autres bouchons en liège aggloméré en ajoutant des colles » déclare le très investi Jean-Marie Aracil, chargé de mission auprès de la Fédération française des syndicats du liège.

Que deviennent les bouchons récupérés aux points de collecte ?

Le but est de ne pas gaspiller de la ressource. C’est un exemple de développement durable allant même jusqu’aux poussières. « Les bouchons récupérés par le réseau sont broyés en granulés de différentes tailles et en poussière, qui doit être captée, car elle représente parfois une perte de matière importante pouvant atteindre 50%. Il faut donc des unités spéciales. On ne peut pas implanter ces systèmes partout.  Le recyclage ne se fait jamais en France car il faut de très gros volumes de liège. L’opération de transformation se fait au Portugal, la plaque tournante du liège mondial. » ajoute Jean-Marie Aracil.

« Aucun bouchon récupéré ne sera transformé de nouveau en bouchon. Pour des raisons sanitaires, il est impossible de réutiliser du liège issus de bouchons qui ont déjà été au contact du vin et qui ont bien évidemment aussi perdu de leur efficacité mécanique. C’est un cycle vertueux car nous ne manquons pas de ressource. Nous visons uniquement d’éviter le gaspillage et d’optimiser l’utilisation de la matière ». Cette démarche propose des applications variées avec des exemples tels que de servir d’isolant contre la radiation d’ondes, ou encore comme isolant thermique ou phonique.

Quelle est l'avancée de cette démarche plus de 10 ans après ?

« Le démarrage a été lent avec quelques dizaines de tonnes de bouchons. Un étape importante a ensuite été franchie quand on a commencé à travailler de concert avec la franchise Nicolas, car c’est évidemment un point de passage important. Avec une augmentation de 10% par année des volumes captés nous réussissons à cumuler 10 à 15 % du gisement français. Tous les réseaux de cavistes sont désormais concernés. La seule exigence que nous ayons est que ce soit investit dans un des trois piliers du développement durable » confirme le chargé de mission.

Quel est l'objectif sur le long terme de la marque "Liège Recyclable" ?

« Pour nous, la marque déposée était le meilleur choix. C’est bien mieux qu’un label car les utilisateurs de la marque doivent demander des autorisations et que seules les bouteilles embouchées au liège sont concernées. Nous avons aussi un devoir d’information par rapport au consommateur pour lui signifier quelle matière se trouve dans la bouteille qu’il achète. Côté grande distribution, Auchan a décidé de jouer le jeu, mais il y a encore plein de zones dites blanches en France où il faut faire plusieurs dizaines de km pour trouver une grande enseigne. On cherche activement des réseaux plus petits qui sont mieux placés dans ces endroits » avoue M. Aracil.

Depuis 2010, ce sont 2000 tonnes de liège qui ont été collectées. Aujourd’hui, chaque année 250 tonnes de lièges sont captées. « Pour augmenter le nombre de points de collecte, ce sont les clients qui doivent revenir au liège et qui doivent être aussi actifs dans ce processus vertueux du recyclage. » conclue le chargé de mission. Pour l’organisme, l’objectif du lancement de cette marque c’est montrer qu’il existe et rappeler que c’est un cycle naturel bien souvent oublié par les consommateurs.

Quelques chiffres : les bouchons en liège restent majoritaires sur le marché comparativement aux autres bouchons dits alternatifs (à vis et autres matières synthétiques). Cela représente 78% du marché du bouchage des bouteilles de vin en France.

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