Paysan du Midi : Planter des cépages anciens "naturellement" adaptés au climat.

Charles Mackay, vigneron du Domaine Obrière et Cédric Potavin, spécialiste de la plantation manuelle à façon, étaient à l’œuvre sur la parcelle depuis 8 heures du matin pour y planter une dizaine de variétés de  cépages anciens et régionaux, adaptés au climat méditerranéen : aramon blanc, carignan blanc, piquepoul, listan, terret, macabeu, muscat petits grains, le chasselas blanc et rose. 

1000 pieds en tout sur ce petit bout de terrain de 35 ares. Le design de la parcelle a été conçu par Alain Malard, consultant en viticulture, œnologue et spécialiste en permaculture. 

Extraits :

Les rangs de vigne ondulent le long des creux et bosses. Deux fossés sont creusés à mi-pente et un autre sur le côté. En bas du terrain, un trou est prévu pour une mare et un espace juste derrière plus à l’ombre accueillera les cépages plus précoces : le chasselas et le muscat. 

« C’est plus facile de planter et de cultiver la vigne dans le sens de la pente, mais les sillons emportent la terre au moment des épisodes cévenols. Ici, nous suivons les courbes de niveaux. Les noues pourront conserver cette eau plus longtemps”, explique Charles Mackay

Les noues creusées et plantées servent à retenir l’humidité. Nous allons regarder ensemble ce que l’on va mettre sur les buttes. Ce seront des arbres locaux plantés tous les mètres : des frênes, des érables de Montpellier. Surtout éviter les chênes qui s’étalent et concurrencent la vigne. Le tout sera densifié avec des buissons locaux : buplèvre, genêt, ou de la coronille qui apportera de l’azote”, explique Alain Malard.

Pour Charles, pas question d’irriguer : ”Autour de la Méditerranée, la vigne était historiquement plantée dans les parcelles de moins bonnes terres, caillouteuses. Et on construisait des terrasses pour optimiser le ruissellement de l’eau. Personne n’arrosait la vigne ! “ 

Pas question non plus de planter des cépages hybrides, il souhaite retourner dans la collection de cépages ancestraux et historiques. Pour cela, il a collaboré avec Didier Viguier, technicien à la Chambre d’Agriculture de l’Aude, en charge de l’entretien et de l’amélioration des collections de cépages de l’institut public. Il a conseillé le vigneron sur les variétés les plus locales et les plus résistantes au manque d’eau. Et il a pu lui fournir les 1 000 pieds souhaités : dix variétés différentes et, pour chacune d’entre elles, une diversité de bois greffés, issus de différents pieds mère qu’il va glaner chaque été autour du territoire. 

Valerie Handweiler – p12 Paysan du Midi Vendredi 5 mai 2023 

C’est un très beau projet soutenu sur des parcelles issues du financement participatif mise en place par Terra Hominis. Le 30 avril, une trentaine d’associés sont venus au domaine inaugurer la parcelle et écouter les explications du vigneron et d’Alain Malard. 

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