L’agroforesterie est un mode d’exploitation agricole qui associe la plantation d’arbres à la culture, ici de la vigne. Il s’agit d’une pratique ancestrale, répandue dans le monde entier et mise en sommeil en occident par l’essor du machinisme agricole et des produits phytosanitaires. Ce qui a conduit à une culture intensive nécessitant trop souvent l’arrachage systématique des arbres. 

Dans son ouvrage XIV de l’« Histoire Naturelle », Pline l’Ancien (23 apr J-C à 79 Apr J-C), en fait déjà mention notamment en Campanie (en Italie). Il cite de nombreux arbres se mariant très bien avec les vignes car ayant peu de branchages tels que les tilleuls, les érables, les chênes et surtout les oliviers.

L’agroforesterie permet de répondre aux soucis croissants des consommateurs et d’avoir des produits de qualité tout en ayant un impact minimal sur les ressources naturelles et l’environnement.

Quels sont les avantages agro écologiques inhérents à ce type d’exploitation ?

L’apport d’arbres dans les rangées de vignes offre de nombreux avantages. Cela permet :

  • La lutte contre l’érosion et l’appauvrissement des sols, puisque les haies ralentissent le ruissellement et limitent l’érosion. Sachant qu’une perte de 5 cm de terre de surface peut entraîner jusqu’à 15% de baisse de rendement sur certaines cultures.
  • Un microclimat favorisant la fraîcheur et la richesse des sols, augmentant ainsi la production des parcelles naturellement. Les brises brise vent ainsi formés par les haies limitent l’évapotranspiration en ralentissant le vent de 20 à 50 % sur une distance de 10 à 15 fois leur hauteur.
  • Un cadre de vie idéal au développement d’insectes limitant l’attaque de ravageurs et améliorant la pollinisation tout en évitant l’utilisation extensive de produits phytosanitaires.

Des aménagements variés en fonction des effets recherchés

L’agroforesterie rend possible différents aménagements afin d’intégrer les arbres dans les vignobles. On peut les planter sous forme de rangées intercalées entre les rangs de vigne, comme des haies arbustives en bordure de parcelle, ou sous forme d’arbres isolés plantés au sein du rang de vigne lui-même, ou encore les intercaler entre les îlots de vigne. Diverses essences d’arbres, d’arbustes ou de plantes peuvent ainsi être mis à contribution. Les plantations entre les rangées de féveroles, seigle, trèfle raboteux ou trèfle blanc nain procurent, par exemple, une couverture isotherme et apportent de la fraîcheur tout en conservant l’eau, favorisant ainsi l’auto fertilité comme c’est le cas en forêt avec une production de biomasse abondante.

En viticulture, il est conseillé de planter une faible densité d’arbres (30 à 40 par hectare). Ainsi, il n’y a pas de compétition entre les arbres et les vignes, puisque leurs racines ne s’enfoncent pas à la même profondeur et la faune attirée par les arbres est bénéfique à la protection des pieds de vignes (coccinelles, chauves-souris etc…).

Retrouvez le témoignage vidéo de Charles Mackay, vigneron du Domaine Obrière développé en copropriété avec Terra Hominis, qui pratique l’agroforesterie.

Ainsi qu’un plan de relance de l’agroforesterie qui a été annoncé de 2020 à 2025 par le gouvernement.

Enfin l’étude du projet exploratoire VITIFOREST  sur l’évaluation de l’impact de l’arbre agroforestier en contexte viticole disponible gratuitement en ligne via ce lien.

 

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